LA TAPISSERIE AU XIX° SIÈCLE                      471
est chargé de l'administration; mais la situation reste des plus précaires jusqu'en l'an VIII.
Le 26 août 1800, Lucien Bonaparte fait nommer, en remplace­ment de Camousse décédé, M. Huet, à qui on accorde les fonds nécessaires pour remplacer le matériel et compléter le personnel. Il ne restait que six tapissiers; leur nombre est porté à vingt-cinq. On reprend les anciens employés qui n'ont pu trouver d'ouvrage depuis 1792.
Le ll octobre 1802, la manufacture recevait la visite du pre­mier consul ; peu de temps après, elle était annexée à la maison de l'empereur, en même temps que les Gobelins.
M. Huet avait passé quarante années de sa vie dans l'administra­tion des manufactures sous l'ancien régime ; aussi dirigea-t-il avec beaucoup de compétence et d'habileté l'atelier de Beauvais, qui se trouvait dans une situation très prospère lors de sa mort, sur­venue le 26 mars 1814. Son fils aîné, qui lui succède, déploie une grande activité, renouvelle en partie les modèles et porte à trente-cinq le nombre des ouvriers. Il meurt le 31 janvier 1819 et est remplacé par son frère, qui ne reste que peu de mois à la tète de l'établissement.
Le 1-- octobre 1819, Guillaumot, chef du bureau de la comp­tabilité dans la -maison du roi, devient alors administrateur de la manufacture. Cest pendant sa gestion que les derniers métiers de basse lice restés aux Gobelins sont définitivement relégués à Beauvais.
A l'origine, la haute lice avait été en usage à Beauvais concur­remment avec la basse lice; mais elle fut abandonnée de bonne heure. Depuis 1720, les tapissiers de Beauvais ne travaillent plus qu'en basse lice.
A Guillaumot démissionnaire succède, le 1er janvier 1829, le marquis d'Ourches, bientôt chassé par la révolution de Juillet. Sous sa courte administration, le mode de rétribution appliqué aux tapissiers des Gobelins depuis la révolution est substitué au tra­vail à la tâche, qui avait prévalu à Beauvais jusqu'à cette époque. Les ateliers comptaient alors quarante tapissiers.
Le marquis d'Ourches est remplacé par Guillaumot fils, qui réunissait toutes les qualités d'un bon administrateur; malheureuse­ment il meurt fort jeune, le 2 novembre 1832. Il avait à peine vingt-six ans. Il a pour successeur M. Grau de Saint-Vincent,